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dame romaine ; et tous écoutent cette voix ferme, habituée au commandement dans la bataille, et qui roule sonore sous les hauts plafonds de la chambre. Il raconte les péripéties du voyage, la longue marche à travers les bois sans fin, les fatigues, les dangers de la route, les tiraillements de la faim, quelque course furibonde à la poursuite d’un orignal, des surexcitations, des misères de toutes sortes. Soudain, son œil s’anime, sa voix devient plus brève et ses paroles plus précipitées et plus vibrantes ; il expose les préliminaires du combat, les émotions de l’engagement, l’enivrement de la lutte corps à corps avec des sauvages, la fuite précipitée de l’ennemi, l’exaltation de la victoire.

Et tous, pour ainsi dire, boivent ses paroles. Au récit des dangers que son époux a courus et sur lesquels