jusqu’à la ceinture, une rivière très rapide et très froide à cette saison de l’année — on touchait à la fin de novembre — mener les Anglais battant jusqu’à un petit havre où ils s’étaient fortifiés, forcer leurs retranchements, passer trente-six hommes au fil de l’épée, et rester maître de la place, fut pour d’Iberville l’affaire de quelques instants.
Ce fut là que l’armée le rejoignit. Le vingt-huit novembre au matin, l’expédition se remit en marche au complet. M. de Montigny, le même que nous avons déjà vu à Corlar, commandait l’avant-garde à la tête de trente canadiens. Ce brave gentilhomme qui, au dire de Charlevoix, prenait, les devants, pour l’ordinaire, et souvent laissait peu de chose à faire à ceux qui le suivaient, aperçut, à portée de pistolet, un corps de