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raissaient sous des ruines ; tandis que les Iroquois étaient repoussés, et que le brave d’Iberville laissait aux Anglais, dans la baie d’Hudson, les souvenirs de ses audacieuses victoires.

Tel était le comte de Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France, au début de ce récit.

Au moment nous vous présentons à lui, sa tête, ornée d’une perruque légèrement poudrée et à torsades, ou tire-bouchons, descendant à droite et à gauche de sa mâle figure, était coiffée d’un chapeau à trois cornes bordé d’or. Son manteau de voyage, de couleur sombre, aussi galonné d’or, laissait entrevoir un long justaucorps gris à parements et à retroussis de couleurs tranchantes, avec en dessous une courte veste brodée. Il portait encore des nœuds de cravate de point, des nœuds d’épaule et d’épée. De plus, le bas de ses chausses s’engouffrait en bouffant dans des bottes de chasse évasées par le haut, dont il avait eu la précaution de se munir pour le voyage. Les poignets de ses mains blanches, mais amaigries par l’âge, se perdaient dans les gracieux replis de deux manchettes de