Page:Marmette - Le tomahahk et l'épée, 1877.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 49 —

« Il me manque encore une chevelure ; celle-là doit-être consacrée à la mémoire de Fleur-d’Étoile. Je l’ai réservée pour la dernière. C’est le scalp d’un grand chef qu’il me faut. Quand ce trophée sera suspendu à côté des autres, le Renard-Noir pourra mourir en paix. »

Le langage figuré du Huron, dont je n’ai pu imiter partout l’originalité de crainte de n’être pas assez clair dans la narration de faits strictement historiques, tenait encore les auditeurs sous le coup de l’émotion pénible produite par un aussi triste récit, quand Mornac, l’œil en feu, la moustache hérissée, se leva soudain.

Rapide comme l’éclair, il ouvrit la fenêtre de sa main gauche et saisit de sa droite l’un de ses pistolets dont il fit feu en visant vers la palissade.

Cela fut si prompt que les hommes se trouvèrent debout et que les femmes jetèrent leur cri, comme l’air frais du dehors chassait à l’intérieur de la maison la fumée de la poudre, et que le bruit de la détonation roulait sous les sonores arceaux de la forêt voisine.