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aînés partirent pour aller voir les robes noires, Brébeuf et Lalemant, que nous appelons Echon et Achiendase, qui demeuraient à Ataronchronons (Saint-Louis.) Le plus jeune de mes enfants, blessé à Teanaustayé, restait seul avec moi.

« Il y avait trois jours que mes fils m’avaient quitté, lorsque, un matin,[1] nous aperçûmes un nuage épais de fumée qui s’élevait, dans l’éloignement, par-dessus les arbres dépouillés de leurs feuilles.

« Un long cri de détresse s’échappa de nos poitrines : « Les Iroquois ! Ils brûlent Saint-Louis. »

« Nous regardions en silence cet amas de fumée mêlée de flamme, qui montait vers le ciel, quand nous vîmes accourir deux de nos frères d’Ataronchronons. Ils étaient hors d’haleine et paraissaient frappés de terreur. Nos craintes n’étaient que trop vraies. Les Iroquois venaient d’incendier Saint-Louis après avoir détruit Saint-Ignace et massacré les habitants des deux bourgades.

  1. Le 16 mars 1649.