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ouigouam de mon père Darontal.[1] C’était à la suite d’une seconde expédition contre nos ennemis les Iroquois. Elle avait été moins heureuse que la première, et les nôtres avaient été obligés de s’en revenir au pays, après avoir tué pourtant beaucoup d’ennemis. La saison des neiges était proche et nos guerriers n’avaient pas voulu se hasarder à escorter votre capitaine jusqu’à Stadacona. Ils l’avaient décidé à passer l’hiver dans une de leurs bourgades. Votre chef choisit celle de Carhagouba parce que mon père, qui était son ami, l’habitait. C’était le plus grand village des Attignaonantans.

« C’est alors que je le vis, cet illustre capitaine qui savait toutes les choses que le Grand-Esprit peut donner aux hommes le connaître. Depuis longtemps le bruit de son nom et de sa puissance avait frappé l’oreille des femmes, des enfants et des vieillards de notre nation, qui ne l’avaient pas encore vu. Toutes les familles de la

  1. On sait que Champlain fut obligé d’hiverner, en 1616, au pays des Hurons, et qu’il y fut l’hôte de l’un des principaux chefs nommé Darontal.