Page:Marmette - Le tomahahk et l'épée, 1877.djvu/191

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA MORT D’UN BRAVE


La colonie fut assez tranquille pendant l’hiver qui suivit la levée du siége. Car la mésintelligence que l’on a vue originer au camp du lac Champlain entre les Anglais et les Iroquois, ainsi que la petite vérole qui continuait ses ravages parmi les derniers, empêchèrent l’ennemi de harceler la Nouvelle-France. De leur côté les Canadiens durent rester dans l’inaction jusqu’au printemps, vu que la disette sévissait chez eux. Les exigences du siége avaient d’ailleurs tellement épuisé les magasins du roi, que l’Intendant s’était vu contraint de disperser ses soldats par les campagnes où les habitants les plus à l’aise les hébergèrent volontiers ; tant, à cette héroïque époque, les sacrifices semblaient peu de choses aux particuliers dès lors qu’il s’agissait de l’intérêt public.

François de Bienville était retourné à Montréal après le siége de Québec par l’amiral Phips.