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M. de Longueuil, qui court à la tête de son bataillon, n’est plus qu’à dix pas, lorsqu’une mousquetade le vient frapper au côté gauche où il porte la main en chancelant.

Un hurlement de rage parcourt les rangs de ses soldats. Mais quelle n’est pas la joie de tous quand ils voient leur capitaine se relever sain et sauf et leur dire :

— Ce n’est rien, mes enfants ! sus à l’Anglais !

La corne à poudre de M. de Longueuil a reçu et amorti le coup, et fait dévier la balle.

— Damné Anglais ! s’écrie Bras-de-Fer.

Et trois énormes enjambées le mettent en face de celui qui a tiré sur M. de Longueuil. L’Anglais lui porte un furieux coup de crosse. Bras-de-Fer dont le mousquet est aussi déchargé, s’en sert pour parer le coup, et, prenant son arme par le canon, il fait décrire un terrible moulinet à la crosse qui s’abat violemment sur la poitrine du soldat. Celui-ci pousse un râle qui lui sort de la gorge avec des flots de sang. Il tombe.