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VII

LE COMBAT DU 20 OCTOBRE 1690


Le vingtième jour d’octobre la ville présentait un fort beau spectacle. Il y avait là, assemblés devant le château, plus de trois mille hommes, tant de troupes que de milices.

Les rayons du soleil levant se jouaient sur les armures, les mousquets, les baïonnettes et les épées nues, et jetaient, par toute la place, mille scintillations rayonnant en gerbes lumineuses, qui tranchaient vivement sur les riches costumes aux couleurs variées des officiers, et sur les belles plumes blanches qui ombrageaient quelques chapeaux fièrement galonnés d’or. On aurait dit de grosses gouttes de rosée dormant sur de grandes fleurs tropicales balancées par la brise et reflétant, avant que de remonter absorbées dans l’air, les premiers feux du matin. Or pour quelques-uns qui portaient ces armes dans l’attente du combat, n’était-ce pas leur dernière rosée de vie qu’éclairait alors ce beau soleil ?

L’habillement des miliciens paraissait