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Sans relâche l’airain hurle, bondit et tonne, en vomissant souffre et mitraille.

Cet ouragan de fer et de flamme dura sans discontinuer jusqu’au soir ; mais quand l’obscurité ne permit plus de pointer les pièces, on cessa le feu des deux côtés.

Il n’y a pas à douter que s’il eût été donné à Maricourt d’arrêter la marche du soleil, à l’instar de Josué, il se fût trouvé le plus heureux des hommes. Mais l’amiral Phips en eût été bien marri ; car ses vaisseaux troués en maints endroits dans leurs œuvres-vives, faisaient eau de toutes parts.

Il pouvait être huit heures, lorsque le dernier écho de la dernière détonation s’éteignit au loin dans l’ombre crépusculaire qui couvrait la plaine et les montagnes.

Bientôt vint la nuit silencieuse et sereine. Groupés alors autour de leurs pièces, les artilleurs français voulurent compter leurs pertes ; pas un soldat ne manquait à l’appel, et, à part quelques blessures et des contusions, les boulets ennemis avaient autant respecté les hommes que les propriétés.

En attendant qu’on vint les relever de