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midi lorsqu’ils jetèrent leurs ancres pour s’embosser[1] devant Québec.

Suivirent quelques minutes employées à carguer les voiles. Et, soudain, d’innombrables jets de flamme bondirent des sabords, comme autant de longs serpents de feu.

Au même instant, nos remparts et nos quais se couvrirent de flamme et de fumée, tandis que de formidables détonations s’entrechoquaient dans l’air qu’elles faisaient vibrer d’un fracas sourd et prolongé.

Alors une scène splendide anima tout d’un coup la ville et la vallée de la rivière Saint-Charles.

Le ciel était pur et bleu, à l’exception d’une teinte purpurine qui frangeait l’horizon sur la cime des monts lointains.

Les arbres qui ombrageaient encore à cette époque la vallée de la rivière Saint-Charles, exhibaient mille nuances variées

  1. Un vaisseau est embossé lorsqu’il a jeté deux ancres à l’avant et à l’arrière, pour résister au flot et au vent, et se servir ainsi plus aisément de son artillerie en présentant le flanc.