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L’émoi, que la batterie de la générale avait jeté par la ville, y régnait encore. Tout le militaire était sous les armes, ainsi que les bourgeois en état de les porter. Pendant ce temps, les vieillards, les femmes et les enfants transportaient en grande hâte aux Ursulines leurs objets les plus précieux, voire même des marchandises, pour les mettre à l’abri dans les murs épais du couvent.

Ce n’était que cris, confusion, vacarme et désordre depuis la « grande place » jusqu’au monastère des bonnes sœurs. Les rues des Jardins et du Parloir étaient encombrées de femmes et d’enfants, de meubles et d’effets, le tout criant, remuant et grouillant.

Ici, un vieillard voulant mettre en sûreté les quelques jours qui lui restent à vivre, traîne ses vieux ans avec l’aide du faible bras de sa fille. Là, une mère palpitante, échevelée, emporte en courant un jeune enfant dont les yeux regardent avec étonnement la scène étrange qui les frappe.

Plus loin, c’est un pauvre invalide ou un moribond que l’on transporte sur quelque litière improvisée.