Page:Marmette - Le tomahahk et l'épée, 1877.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 151 —

— Qu’on m’apporte ma lunette de longue-vue, demanda le gouverneur.

M. de Frontenac braqua sa lunette sur la flotte, et resta quelques minutes à examiner les mouvements de plusieurs chaloupes ennemies qui se dirigeaient vers la terre.

— Vous aviez raison, mon brave, dit-il ensuite à la sentinelle ; l’ennemi se prépare en effet à débarquer. Allons ! fit-il en se tournant vers quelques officiers qui l’avaient suivi, qu’on batte la générale et que chacun soit à son poste !

Un caporal-tambour, escorté de deux soldats armés, parcourut toute la ville en sonnant la batterie d’alarme ; tandis que, selon l’usage, tous les tambours de la place la répétaient à l’instant. Ce tapage mit en un moment le civil et le militaire en émoi.

Sir William Phips avait compté sans l’orage et la marée pour le débarquement de ses troupes de terre.

Le vent prenant les embarcations en flancs, les entraînait vers la ville ou les poussait sur des brisants que la marée