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— Eh ! corbleu ! Bienville, oublies-tu que j’en suis, repartit le chevalier de Clermont en ôtant son justaucorps.

Le troisième coup de feu couvrit sa voix.

— Bravo ! bravo ! s’écria Bienville en applaudissant de la voix et des mains. Voyez un peu maintenant, chevalier.

Le projectile avait porté en plein bois, fracassant le mât et hachant les haubans de tribord.

— Alors une immense acclamation roula sur les flancs du cap, car le pavillon de l’amiral, dépourvu d’appui, venait de tomber sur les eaux du fleuve, entraînant sa drisse avec lui.[1]

Et les détonations se succédèrent sans interruption sur les remparts et les quais.

Cependant d’Orsy, Bienville et Clermont, en simple costume natatoire, se tenaient sur le bord de la levée, prêts à sauter dans le fleuve aussitôt que le pavillon serait en vue.

  1. « M. de Maricourt abattit avec un boulet le pavillon de l’amiral. » Hist. de l’Hôtel-Dieu.