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cés, M. de Frontenac promena son regard fier et calme sur l’assemblée, et ces grondements s’éteignirent aussitôt.

Se tournant ensuite vers le parlementaire qui s’était remis :

« Monsieur, lui dit-il avec dignité, vous nous avez laissé voir, il n’y a qu’un instant, que vous entendez parfaitement le français, veuillez donc transmettre à votre amiral ce que je vais vous dire.

« D’abord, sachez que je ne reconnais nullement Guillaume, prince d’Orange, pour roi de la Grande-Bretagne ; il n’est à mes yeux qu’un lâche usurpateur qui a foulé aux pieds les droits les plus saints en jetant à bas du trône son beau-frère Jacques ii dont il a pris la place. Je n’ai donc rien à démêler avec lui.

« Quant aux accusations dont vous nous gratifiez si légèrement, laissez-moi vous dire que vous les méritez bien plus que nous. Quelle est en effet la cause qui m’a fait ordonner l’expédition de Corlar[1] dont

  1. Les Français appelaient ainsi Schenectady, du nom de son fondateur.