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officiers respectifs, pas un mot ne fut échangé, pas un geste ne trahit ce bouillonnement intérieur de vieilles haines nationales qui n’auraient pas mieux demandé que de se manifester activement.

— Nage à terre ! commanda Bienville à ses gens dont les rames mordirent la vague.

— J’en suis bien fâché, monsieur, dit d’Orsy au lieutenant anglais, mais ma consigne est de vous bander les yeux.

— Faites.

Au bout de dix minutes les quatre canots accostaient la levée.

M. de Frontenac n’avait pas perdu son temps dans l’inaction. Chez cet homme énergique les idées décisives ne se faisaient point attendre ; à peine convoquées, elles arrivaient vigoureuses, sages et hardies, et l’action suivait de près la pensée.

Bienville et d’Orsy avaient à peine mis pied dans le canot qui les devait conduire au-devant du parlementaire, que déjà le gouverneur avait donné les ordres suivants aux officiers qui l’entouraient :

Il enjoignit d’abord à M. LeMoyne de