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quet battent les mats et que la frégate commence à éviter.

La marée montante faisait déjà tourner le vaisseau amiral sur lui-même, et M. de Frontenac, à l’aide de sa longue-vue, put distinguer un groupe d’officiers qui se tenaient sur la poupe du navire commandé par Phips.

— Mais que font donc les plus petits bâtiments ? on dirait qu’ils veulent dépasser l’amiral.

— Ils rangent la côte de Beauport, monseigneur afin, je suppose, de trouver moins d’eau pour leur ancrage.

Bienville ne se trompait pas ; les derniers, imitant la manœuvre de leurs aînés, avaient mouillé l’ancre près de la côte et commençaient à carguer leurs voiles.

— Combien sont-ils ? demanda froidement M. de Frontenac.

— Trente-quatre, dont, je crois, trois frégates et cinq corvettes qui tiennent le milieu du fleuve. Les autres, rangés près de la côte de Beauport, ne sont que des brigantins, des caiches, des barques et des flibots.