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chères était depuis longtemps parvenue aux oreilles du roi qui lui avait accordé une pension à vie. C’est en vue de conserver le souvenir exact du rare héroïsme qu’elle avait su déployer, que le marquis de Beauharnois, homme très-éclairé, lui demanda de rédiger le mémoire dont nous venons d’extraire la narration qui précède. Les temps sont changés : les jeunes Canadiennes ne trouveront pas dans les exploits de Marie-Magdeleine de Verchères des exemples à imiter ; mais ils y trouveront un sujet d’admiration et de sérieuses réflexions. La vie n’est pas toujours rose, ce n’est pas toujours la saison des bals, et lorsque la patrie verse des larmes, c’est à la femme forte de les étancher et de souiller le courage au cœur du soldat abattu par la fatigue des combats et démoralisé par les revers.

Oui, apprenons-le à nos filles ce noble nom de Verchères et racontons-leur les belles actions qui l’ont illustré, afin que si par malheur un jour, nos fils tombaient sanglants sur un champ de bataille, leurs