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pour avertir les soldats qui sont à la chasse d’aller se réfugier dans quelque autre fort.

On s’étonnera de ce que les Iroquois n’eussent point profité du premier moment de la surprise pour se jeter sur la place et l’emporter d’assaut. Mais il ne faut pas oublier qu’ils ignoraient tout à fait l’état précaire de la garnison et qu’ils avaient raison, au contraire, de croire le fort bien pourvu de défenseurs et à l’abri d’un coup de main. On connaît, du reste, le peu d’ardeur que mettaient les sauvages à attaquer ouvertement une enceinte fortifiée : leur répugnance sur ce point allait si loin, que dans les nombreuses expéditions que les Français entreprirent à cette époque contre les colonies anglaises et les cantons iroquois, les Hurons, nos alliés, se firent souvent prier pour suivre nos soldats à l’assaut. Tout comme celle des Hurons, la grande tactique des Iroquois à la guerre était la surprise et la ruse, et ils n’engageaient une bataille rangée qu’à la dernière extrémité. Aussi