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avec beaucoup de raison, n’avoir pas à craindre l’indiscrétion de Vergor et de Sournois, ne songea plus ensuite qu’à saisir le moment propice à l’exécution de son dessein.

Il ne fut pas longtemps à l’attendre. L’armée commençait à manquer de vivres, vu que les vaisseaux anglais bloquaient le fleuve en haut et en bas de la capitale, et que les vieillards, les femmes et les enfants qui avaient, pendant quelques semaines, transporté des provisions à force de bras, depuis les Trois Rivières jusqu’à Québec, étaient maintenant exténués par ce travail atroce. Il allait aviser à ravitailler au plus tôt la ville et l’armée. C’était le devoir de l’intendant et du munitionnaire. Aussi, proposèrent-ils qu’on tentât l’expédient d’un convoi par eau, qui, à la faveur d’une nuit noire, forcerait le blocus en trompant la vigilance des marins anglais. On se rendit d’autant mieux à cet avis que c’était le seul possible, et l’on fixa la nuit du douze au treize septembre pour cette tentative.