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Plaideurs du défunt Racine.[1] Enfin, l’on vous acquitta et je me chargeai de faire passer en France la sentence avec les lettres que M. de Vaudreuil, toujours à mon instigation, écrivit en votre faveur à la cour. Vous étiez sauvé ; mais avouez que sans moi, c’en était fait de vous.

— C’est vrai, répondit Vergor.

— Vous voyez donc, reprit Bigot, en lui lançant un regard pénétrant, que vous dépendez entièrement de moi. Il serait facile de réveiller cette affaire et bien d’autres qui se sont passées depuis. Je peux vous perdre d’un seul mot. Eh bien ! le moment est venu de me rendre en partie ce service, tout en veillant vous-même à vos intérêts. Nos malversations

  1. Ceci est incroyable ; pourtant, je ne fais que suivre mot à mot, tout en l’appropriant au dialogue le Mémoire sur les affaires du Canada. On s’étonne que Bigot ait pu imposer aussi longtemps ses volontés aux honnêtes gens qui l’entouraient à Québec. Et ce n’est que lorsqu’on étudie bien cette époque si relâchée dans l’honnêteté et les mœurs et qui vit la Pompadour régner sur la France, que l’on se rend un peu compte de la coupable indulgence de la cour à l’égard de pareils coquins.