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prenait plaisir à le martyriser, tout comme le chat qui joue avec sa proie palpitante avant de lui donner le coup de grâce, nous sommes bien seuls. Je ne fais que mentionner, pour la forme, les bons petits bénéfices que vous sûtes faire ensuite avec les marchandises du roi, que vous achetiez à très-bas prix pour les lui revendre deux ou trois fois leur valeur, et je passe à l’affaire de Beauséjour.[1] Ce siège-là ne fut pas bien dur pour vous, cher Vergor ; si peu qu’on l’appela dans le temps, si j’ai bonne mémoire, le siège de velours. Ah ! ah ! savez-vous, vraiment, que ce mot ferait fortune à Paris ! Et Bigot se mit à rire avec d’autant plus d’entrain qu’il voyait combien l’autre en avait peu d’envie.

— Dire en effet que quatre jours de tranchée suffirent pour vous donner la colique et vous forcer à mettre bas les armes, c’est bien drôle ! Vous avouerez, mon cher Vergor, que je ne vous avais pas dit d’aller…… jusque là.

  1. Le siège de Beauséjour eut lien en 1755.