Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

placer dans l’ombre, tandis que son interlocuteur se trouvait en pleine lumière, éclairé par la lueur de la flamme qui léchait, en pétillant, les parois de la cheminée. De sorte que l’intendant pouvait suivre sur la figure de cette homme les impressions diverses qui en agitaient les muscles, sans être exposé lui-même à cet inconvénient.

Ils étaient seuls dans cette chambre dont les fenêtres matelassées, dans le but d’arrêter les boulets des assiégeants, empêchaient la lumière du dehors d’y pénétrer. À part les chuchotements de Bigot qui paraissait faire, d’abord à peu près seul, les frais de la conversation, on n’entendait à l’intérieur d’autres bruits que ceux du bois qui craquait sous les étreintes du feu dont les fauves lueurs dansaient sur les murailles de l’appartement.

De temps à autre, quelque forte détonation, qui faisait trembler le palais, éclatait au dehors. C’étaient des bombes lancées par les assiégeants et qui venaient