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introduction

Vint un jour enfin, où, lassé par la lecture exclusive de ces fictions, je me mis à lire l’histoire de mon pays. Aux émouvants récits des luttes, des aventures et des souffrances de nos aïeux, tout l’enthousiasme de mes jeunes ans, toutes les facultés de mon imagination, se concentrèrent sur ces faits aussi brillants que vrais ; et, à mesure que j’avançais en la lecture de ces pages attachantes, une idée qui m’était venue tout d’abord, surgissait, croissait, grandissait en moi : c’était de rendre populaires, en les dramatisant, des actions nobles et glorieuses que tout Canadien devrait connaître.

C’est dans le premier essor de cette pensée que j’écrivis, il y a cinq ans, ma Nouvelle de « Charles et Éva. » J’avais alors vingt ans ; à cet âge, on ne doute de rien, et l’on ne sait pas grand’chose. Aussi y a-t-il plus de bonne volonté que de mérite et de style dans cette malheureuse Nouvelle, qui n’en est pas une.

Mais le lecteur fut assez bon pour ne se point fâcher, et donna même un bienveillant sourire à cette tentative dans un genre encore peu exploité dans notre pays.

Enhardi par cette tacite approbation, j’ai continué de cultiver mon idée, et d’ajouter à mes ressources littéraires et historiques. Et voilà pourquoi je crois pouvoir dire, en livrant ce nouvel écrit à la publicité, que c’est un livre de bonne foi, puisqu’il est né d’une pensée sérieuse et constante.

D’ailleurs, loin de fausser l’histoire, comme il arrive