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FRANÇOIS DE BIENVILLE.

place où elle est assise. Puis elle jette un cri perçant en se rapprochant du jeune homme.

— Qu’est-ce donc, Louise ?

— Regardez !

Bienville arrête ses regards dans la direction indiquée par la main tremblante de la jeune fille ; mais il ne voit autre chose que le mouvement d’un volet qui se referme bruyamment à l’extérieur.

— Mais mon amie, c’est le vent, sans doute ?

— Non ! non ! je le vois encore, qu’il est affreux !

Alors François et Louis — le cri de sa sœur vient d’amener ce dernier auprès de la jeune fille — sortent pour explorer les environs.

Il était onze heures, et quelques pâles étoiles jetaient seulement une clarté douteuse sur la ville endormie.

Les deux amis purent cependant voir comme deux ombres : l’une fuyait en courant vers l’évêché, tandis que l’autre remontait la rue Buade et se dirigeait vers la cathédrale d’un pas tranquille.

— Sus au drôle qui se sauve ! fit Bienville en dégainant son épée.

Et tous deux se lancèrent à la poursuite du fuyard.

Mais ce dernier qui avait un peu d’avance, n’en joua que mieux des jambes en se voyant poursuivi ; si bien qu’il disparut soudain près d’une porte cochère qui donnait accès dans la cour de l’évêché.

Quand François et Louis atteignirent cet endroit, ils ne virent et n’entendirent plus rien.

— Que diable ça veut-il dire ! s’écria Louis.

— Je veux être scalpé si j’y comprends quelque chose ! Cette porte de cour est pourtant bien fermée, et je crois le mur un peu haut pour qu’on puisse l’escalader si vite.