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INTRODUCTION


Le récit qui va suivre n’est le fruit ni du caprice, ni du hasard, contrairement au grand nombre de ces œuvres légères dont notre siècle est ahuri. Et, comme il n’est guère probable qu’on mette le motif qui me l’a fait écrire au compte de l’intérêt pécuniaire — il est bien établi que les lettres ne sauraient, en Canada, faire vivre, même médiocrement, le plus frugal comme le plus fécond des écrivains — je puis dire avec Montaigne, dès le début : « Cecy, lecteurs, est un livre de bonne foy. »

En voici la raison.

Bercé, dans mon enfance, par les doux refrains des chants populaires et les légendes avec lesquelles on évoquait mon sommeil, déjà mon imagination s’éveillait au récit de ces histoires de loups-garous et de revenants qui font les délices des vieilles femmes et des enfants.

Plus tard, bien que très-jeune encore, je pus lire, en cachette, quelques romans de Sir Walter Scott.