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FRANÇOIS DE BIENVILLE.

En ce moment accourent des voisines qui s’empressent autour de Marie-Louise toujours évanouie. Harthing alors d’offrir ses consolations et ses services au jeune d’Orsy. Mais ce dernier le remercie d’un œil chargé de larmes, et qui dit à l’officier anglais combien sa présence est pénible en ce moment.

Il ne restait plus à Harthing qu’à s’éloigner au plus tôt ; ainsi fit-il, mais non sans avoir auparavant jeté un long regard vers Marie-Louise qui commençait à s’agiter sur sa couche…

Deux mois après cette perte douloureuse, les orphelins reçurent une lettre de France, leur annonçant la mort de leur tante qui leur léguait le peu qu’elle avait. Cette lettre, écrite par l’ancien notaire de la famille, accompagnait le prix de vente du petit manoir, unique fortune de leur parente. Car, après avoir pris connaissance de la missive du feu baron, qui faisait connaître sa captivité et les nouveaux malheurs qui l’avaient assailli, le notaire avait pris sur lui d’aliéner le modeste domaine, pour en faire tenir la valeur aux infortunés prisonniers.

Grâce à ce secours, inespéré depuis longtemps, Louis et sa sœur purent payer leur rançon et obtenir de passer au Canada.

Cependant, le jour de leur départ pour la Nouvelle-France, l’officier anglais, Harthing, vint les voir. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois depuis le funeste soir où le malheur l’avait inopinément appelé sous le toit des jeunes gens.

Que se passa-t-il durant cette dernière visite ? C’est ce que nous dirons un jour au lecteur.

Nous ne cacherons pourtant point que les commères du voisinage (cette confrérie, qui n’est certes pas une société secrète, existait déjà et bien avant ce temps