Page:Marmette - François de Bienville, scènes de la vie canadienne au 17è siècle, 1870.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
FRANÇOIS DE BIENVILLE.

cap, et arrêté par les fondations qui servent encore à soutenir notre plate-forme, était le château du Fort ou château Saint-Louis. Pour ne point allonger la partie purement descriptive de ce chapitre, nous donnerons plus loin une esquisse assez détaillée de cette résidence de nos anciens gouverneurs.

Pour le moment descendons vers l’évêché, pour nous rapprocher du lieu qui verra se développer bientôt la partie la plus émouvante de ce roman.

Le palais épiscopal était alors bâti à l’endroit où s’élèvent, modestement, les chambres de notre parlement provincial. C’était un grand bâtiment de pierre de taille, dont le principal corps de logis avec la chapelle, placée au milieu, regardait la côte. Une aile de soixante-douze pieds de long, avec un pavillon formant au bout un avant-corps du côté de l’est,[1] allait rejoindre, à angle droit, la côte qui conduit à la basse ville. La pointe de terre qui faisait face à cette aile et descend en se rejoignant vers la côte de la Montagne qu’elle domine, avait servi de cimetière dès les premiers temps de la colonie.[2]

Voici maintenant quel était le circuit décrit par le mur de clôture qui entourait l’évêché. Partant d’abord de l’extrémité du cimetière, il suivait la côte de la basse ville qu’il remontait en coupant la rue qui mène aux remparts aujourd’hui, (cette voie n’existait pas alors) et venait s’arrêter au bout de la rue Port Dauphin, à l’extrémité de notre palais épiscopal actuel. Si l’on revenait au même

  1. La Potherie, vol 1. p. 233.
  2. Quand vous descendez à la basse ville, après avoir passé la porte Prescott, vous apercevrez quelques pieux de palissades, noircis par le temps, et plantés en dehors des murs de fortification ; c’est à cet endroit que venait finir ce cimetière.