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FRANÇOIS DE BIENVILLE.

— et le Séminaire, et comprenant aujourd’hui les rues Couillard, Saint-Joseph, Sainte-Famille, Saint-Georges, etc., était désert et inhabité.

Quant aux bâtisses du Séminaire, elles se composaient d’un corps principal qui regardait le canal,[1] accompagné de deux pavillons et d’une aile à gauche était renfermée la chapelle. Cette dernière, malheureusement détruite depuis, devait être belle ; car La Potherie, qui venait d’Europe, en fait beaucoup d’éloges.[2] Le jardin de la communauté s’étendait librement jusqu’au rempart de palissades plantées sur la cime du cap qui domine la rue Saut-au-Matelot de plus de cent pieds. La petite batterie de canons, qui défendait la ville en cet endroit, se trouvait dans le jardin où les artilleurs avaient la permission de se tenir pour le service des pièces. Sur tous les plans et les cartes de cette époque, on remarque une grande croix plantée près de la palissade, et dans le jardin, à peu près là où l’on voit maintenant sur la grande batterie une espèce de demi-lune défendue par un canon de trente-deux.

Après la cathédrale et la rue Buade, en remontant, se trouvait la place-d’armes qui devait voir s’élever, trois ans plus tard, (en 1693) le couvent et l’église des Récollets.

En face de la place-d’armes, assis sur le bord du

  1. C’est ainsi que La Potherie appelle le fleuve qui se resserre pour passer entre Québec et Lévis.
  2. Cette chapelle devait se trouver à la jonction de l’aile avec la façade, à peu près au lieu où se trouvent maintenant les deux salles d’étude. Elle avait quarante pieds de long. La Potherie vante beaucoup le maître-autel qui était d’architecture corinthienne, les lambris et les sculptures qui ornaient les murailles et la voute, et qui, faites par des séminaristes, étaient estimées à dix milles écus. Cette chapelle a été détruite depuis par le feu.