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FRANÇOIS DE BIENVILLE.

dant ; mais, au dire de La Potherie, elles étaient composées de quatre-vingts toises de bâtiments qui « semblaient former une petite ville. » [1] C’était le lieu de réunion du conseil, l’intendant y demeurait, et on y avait placé les magasins du Roi, depuis, sans doute, l’incendie de 1682 ; car avant ce désastre, ils étaient à la basse ville, près d’un quai défendu par des pièces d’artillerie, et qu’on appelait alors la plate-forme.[2]

Quant à la haute ville, elle était presque toute occupée par les communautés religieuses ; à l’exception toutefois du château et de quelques rares maisons disséminées le long des rues Saint-Louis, Buade, de La-Fabrique, du Palais et Saint-Jean.

On venait de rebâtir le monastère des Ursulines détruit par l’incendie de 1686. En 1689 M. de Frontenac avait fait élever, dans le jardin de cette communauté, une palissade fortifiée avec un corps de garde, « pour défendre la ville du côté des plaines ou des champs, comme on les appelait alors. » [3]

Venait à côté le couvent des Jésuites. Converti en caserne depuis la conquête, cet édifice offre à peu près le même aspect maintenant qu’alors ; à l’exception cependant du « grand jardin, » d’un « petit bois » et de l’église qui ont disparu. L’espace de terre s’étendant entre l’Hôtel Dieu — qui ne consistait alors qu’en « un bâtiment de pierre de taille avec deux pavillons »

  1. On peut voir encore les ruines de cette résidence en arrière des brasseries de M. Boswell et dans le Parc. Ce nom laissé à l’espace libre où l’on met maintenant en réserve le bois de chauffage de la garnison, vient de ce que ce terrain, alors couvert en grande partie de bois de haute futaie, était la propriété des intendants qui en avaient fait leur parc.
  2. C’est maintenant le quai de la Reine.
  3. Ursulines de Québec, tome I p. 477.