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FRANÇOIS DE BIENVILLE.

— Mille diables ! c’est vrai ! Mais il revient donc d’enfer ! s’écria Pierre Martel.

Les Iroquois voyant bien que ce serait folie de vouloir rompre cette muraille d’hommes qui arrêtait leur fuite, retraitèrent vers la maison, toujours protégés par le mousquet chargé de Dent-de-Loup. Celui-ci fascinait tellement les Canadiens qu’ils ne lui tirèrent pas un coup de feu. Il touchait déjà le seuil quand Bras-de-Fer courut sur lui en criant :

— Ah ! vermine ! tu ne m’échapperas pas cette fois !

Dent-de-Loup fit entendre un ricanement sinistre, et abaissa la mèche du serpentin sur le bassinet de son arme.

L’éclair jaillit, le projectile miaula, mais sans atteindre Pierre Martel qui s’était jeté à terre en voyant que l’Iroquois allait tirer.

Celui-ci referma la porte que les assiégés barricadèrent aussitôt.

La maison n’avait qu’un étage et sept grandes ouvertures dont six fenêtres et la porte. Deux des croisées donnaient sur la façade, deux autres en arrière et une sur chacun des côtés.

Dent-de-Loup avait à peine disparu dans l’intérieur, que l’on vit un canon de mousquet s’appuyer sur le bord de chaque fenêtre, sans que l’on aperçut pourtant celui qui tenait l’arme. Les deux autres sauvages s’étaient probablement chargés de la défense de la porte, puisqu’on ne les voyait point.

— À l’assaut ! mes enfants, commanda M. de Vaudreuil.

Bienville fut un des premiers à s’élancer vers la porte qu’il attaqua rudement à l’aide d’une hache que venait de lui passer un des siens.