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CHAPITRE DIX-NEUVIÈME.



miseremini.


On prévint, ce jour-là, MM. de Longueuil, de Maricourt et de Bienville que leur frère Sainte-Hélène, resté à l’Hôtel-Dieu, empirait à vue d’œil, et que même les chirurgiens venaient de le condamner. Les trois gentilshommes qui allaient s’embarquer pour Montréal se décidèrent à rester à Québec. Seulement, ils chargèrent quelques-uns de leurs amis de Montréal d’en avertir la famille LeMoyne.

Considérée peu dangereuse d’abord, la blessure de M. de Sainte-Hélène s’était envenimée peu à peu, précisément par le manque de soin qu’il y avait apporté pour l’avoir regardée comme n’étant pas grave. Le bruit courut, dans le temps, que sa blessure était empoisonnée. Mais Charlevoix, qui mentionne cette rumeur, paraît n’y ajouter aucune foi. Il dit que ce fut plutôt pour avoir négligé les prescriptions des chirurgiens que M. de Sainte-Hélène ne put guérir.

Il mourut à l’Hôtel-Dieu, l’un des premiers jours de décembre 1690.

On y chanta son service dans la matinée du quatrième jour de ce mois.[1] Mais comme on attendait

  1. « M. de Sainte-Hélène fut inhumé le 4 décembre au cimetière de l’Hôtel-Dieu, » dit M. Ferland dans une note de la page 226 du second volume de son histoire.