Page:Marmette - François de Bienville, scènes de la vie canadienne au 17è siècle, 1870.djvu/250

Cette page a été validée par deux contributeurs.
253
FRANÇOIS DE BIENVILLE.

Les ennemis au contraire y perdirent beaucoup de monde ; ce qui leur fit hâter l’embarquement qu’ils effectuèrent dans la nuit du vingt-un au vingt deux. Mais il le firent avec tant de précipitation qu’ils laisseront sur le rivage « cinq canons avec leurs affûts, cent livres de poudre et quarante à cinquante boulets. » [1] Sur le matin, Whalley s’étant aperçu de cet oubli, envoya plusieurs compagnies pour reprendre les pièces dont les volontaires de Beauport et de Beaupré s’étaient saisis. Nos miliciens auxquels s’étaient joints quarante écoliers du séminaire de Saint-Joachim, défendirent si vaillamment leur prise qu’ils forcèrent les Anglais à regagner la flotte sans leur canon. C’était le sieur Carré, brave cultivateur de Sainte-Anne du Petit-Cap, qui commandait les volontaires en cette occasion ; il y montra tant de courage et d’habileté, que M. de Frontenac lui donna, pour le récompenser de sa belle conduite, l’un des canons pris à l’ennemi.

Durant toute la journée suivante, un dimanche, les

    du chemin de la Canardière, qui la sépare de la propriété de M. Joseph de Blois dont je tiens les renseignements qui suivent.

    Cette habitation était la seule qui se trouvait alors dans les environs. Par un acte de vente dont je dois la connaissance à M. de Blois, on voit que cette propriété avait appartenu, jusqu’au mois de juin, 1690, à Pierre Denis, écuyer, sieur de La Ronde, et que le cinq juin de cette même année, dame Catherine Le Neuf, épouse et procuratrice de Pierre Denis de La Ronde, l’avait vendue à Maurice Pasquet, « laboureur. » Il est dit dans l’acte que « la maison était couverte en bardeau, avec deux petits pavillons aux deux coins, » que « le jardin était clos de pieux de cèdre à pointe par en haut et reliés de perches font autour, » etc.

    En lisant la description de la propriété, telle qu’elle est faite par Me Gilles Rageot, « notaire garde-note du Roy en la Prévosté de Québec, » on voit que l’habitation et ses dépendances étaient entourées d’ouvrages palissadés.

  1. Voyez nos historiens, Charlevoix, Garneau, Ferland.