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FRANÇOIS DE BIENVILLE.

Louise releva ses beaux yeux sur le Christ. Cet instant avait pourtant suffi pour changer l’expression de sa physionomie où se lisait surtout maintenant un sentiment de sacrifice et de résignation extrêmes.

Qu’avait-elle donc promis à Dieu en échange de la guérison de son frère ?

Celui-ci se tordait sous l’étreinte du mal qui le rongeait au-dedans. Sa figure devenait livide, tandis que la peau en était sèche et brûlante. Une chaleur âcre le dévorait ; ce qui lui desséchait la bouche en lui causant une soif inextinguible.

François désespéré retenait dans les siennes la main brûlante de son ami.

Quant au chirurgien, accoudé sur l’une des colonnes torses de l’antique lit du patient, la tête appuyée sur sa droite, il était comme courbé sous le poids inflexible de l’impuissance, que toute la science humaine ne saurait soulever quand Dieu l’en veut écraser.

Marie-Louise se relevait lorsque la porte d’entrée s’ouvrit.