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FRANÇOIS DE BIENVILLE.

Salut à toi ! illustre gouverneur qui réussis à faire rejaillir sur notre pays un rayon de la gloire dont ton maître, Louis XIV, inonda la France du grand siècle.

Près de lui se tient M. de Callières, le gouverneur de Montréal. Fièrement appuyé sur son épée, on dirait qu’il veut déjà prendre les airs magnifiques du Comte auquel il succédera, huit ans plus tard, au gouvernement de la Nouvelle-France.

Le chevalier et colonel de Vaudreuil se tient tout à côté de celui-ci, prêt, sans doute, car il en est digne en tous points, à le remplacer à Montréal.

Puis viennent, M. d’Ailleboust de Musseau et son digne frère le sieur d’Ailleboust de Mantet qui s’est illustré, à la prise de Corlar.[1]

Enfin le sieur d’Hertel qui, à la tête de cinquante-deux Canadiens et sauvages a pris Salmon-Falls,[2] durant l’hiver de 1690, après avoir défait les deux cents hommes qui défendaient ce poste. Et, comme noblesse oblige, on le voit encore, durant le siège de cette même année, cueillir de nouveaux lauriers à la tête des milices des Trois-Rivières.

Plus loin, et formant un autre groupe, je vois d’abord : le sieur Jacques LeBer du Chêne qui assistait, aux côtés de Sainte-Hélène et d’Iberville, à la prise de Corlar. Aussi Louis XIV lui donnera-t-il, en 1696, des lettres d’anoblissement à cause de ses nombreux services.

Ensuite vient le fils du baron de Bécancourt, M. de Portneuf, le même qui fit taire, l’hiver précédent, les huit canons défendant Casco[3] qui se rendit à lui.

  1. Schenectady.
  2. Établissement situé dans la Nouvelle-Angleterre.
  3. Bourg situé à l’embouchure de la rivière Kénébec.