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CHAPITRE DOUZIÈME.



faits et cancans.


Il fut de si courte durée le temps qui s’écoula entre la tentative désespérée de Harthing pour ressaisir Marie-Louise, et la chute de l’Anglais en bas du cap, que lorsque Mlle d’Orsy voulut entraîner son frère vers leur demeure pour prêter assistance à Bienville — cette pensée fut pourtant prompte à lui venir — Bras-de-Fer et les soldats étaient déjà de retour dans la rue Buade.

— Eh bien ? demanda Louis.

Bras-de-Fer s’avança.

— Mon lieutenant, dit-il, il faut que le gaillard soit solidement bâti s’il en revient. Car voyant qu’il me voulait fouiller la poitrine avec son poignard, et ne pouvant pas l’en empêcher autrement, je lui ai fait descendre sa garde vers la rue Sault au-Matelot.

— Tu l’as jeté en bas du cap !

— Oui, mon lieutenant.

— Il est mort !

— Ou il n’en vaut guère mieux.

— Cours au poste de la rue Saut-au-Matelot, et dis aux gardes d’examiner les abords du cap, afin de retrouver notre homme. S’il n’a pas été tué du coup, qu’on en ait le plus grand soin. Dis-leur en outre de bien veiller à ce que personne ne puisse tromper leur vigilance et prendre fuite par la barricade ; car