Page:Marmette - François de Bienville, scènes de la vie canadienne au 17è siècle, 1870.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE DIXIÈME.



nuit terrible.


Un peu avant l’heure où Bras-de-Fer faisait son apparition sur la plate-forme défendue par la batterie de Sainte-Hélène, Harthing, qui était attaché à l’expédition de terre, se présentait devant le major Whalley, son commandant.

Ce dernier avait établi son camp à peu près un mille en deçà de l’endroit où ses troupes étaient débarquées, et un demi-mille au nord de la rivière Saint-Charles. Afin de pouvoir surveiller les mouvements de la flotte et d’assurer au besoin sa retraite, le major avait fait placer, durant la nuit, un tiers de ses troupes au lieu même du débarquement. Son quartier général occupait une ferme où les soldats purent se mettre à l’abri dans les quelques bâtiments qui s’y trouvaient.[1]

Lorsque John Harthing parut devant son chef, celui-ci, installé dans le meilleur local de la ferme, causait avec quelques officiers. Voyant que son lieutenant désirait lui parler et qu’il restait à l’écart, Whalley le rejoignit et l’entraînant à quelques pas du groupe d’officiers qui composaient son état-major :

— Eh bien ! monsieur Harthing, avez-vous des renseignements à me donner, lui demanda-t-il ?

— Non, monsieur, répondit l’autre. Mais si vous

  1. Journal du major Whalley.