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CHAPITRE NEUVIÈME.



canonnade et bataille.


Le plan de l’amiral anglais était de faire débarquer, sur le rivage de Beauport, quinze cents hommes qui devaient ensuite traverser la rivière Saint-Charles sur des chaloupes afin de marcher de là contre la ville. Cela terminé, quelques vaisseaux s’avanceraient vers la place et feraient mine de la tourner pour simuler un débarquement à Sillery. Alors, les quinze cents hommes du major Whalley s’élanceraient sur la ville, du côté de la rivière ; puis, une fois sur la hauteur, ils mettraient le feu à une maison,[1] signal qu’on reconnaîtrait de la flotte en débarquant à la basse ville deux cents hommes qui s’ouvriraient un passage du port à la ville haute. Les assiégés ainsi pris entre deux feux ne sauraient où porter leurs coups, tandis que les deux détachements anglais se rejoindraient dans la place et cerneraient les habitants.

Mais la précipitation et l’inconséquence de l’amiral même, ainsi que la vigoureuse résistance rencontrée par Whalley, mirent ces projets à néant.

M. de Frontenac n’avait pas le dessein d’empêcher l’ennemi de prendre position sur terre. Il n’était décidé qu’à inquiéter, par quelque escarmouche, le débarquement des troupes anglaises pour les engager

  1. Journal de Whalley.