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CHAPITRE SIXIÈME.



le trophée.


Lorsque MM. de Bienville et d’Orsy abordèrent le quai de la Reine, l’animation bruyante, qui régnait dans la ville quand nos deux amis l’avaient laissée pour la seconde fois, avait presque complètement cessé.

Et cependant ce silence succédant tout à coup au tumulte qui l’avait précédé, avait quelque chose d’extraordinaire qui se peut comparer à ce calme plat que l’on voit soudainement survenir entre deux tourmentes.

D’après les ordres du gouverneur, toutes les troupes et les milices disponibles en ce moment, étaient échelonnées sur les remparts où les soldats, le mousquet au poing, devaient se tenir prêts à toute éventualité.

On se souvient que le major Provost avait, en l’absence du comte de Frontenac, disposé trois batteries de canons à la haute ville ; la première, composée de huit pièces, était placée, à l’endroit où l’on voit aujourd’hui le jardin du vieux château ; trois autres canons étaient montés auprès d’un moulin à vent sur le Mont-Carmel ; on avait enfin pointé quelques petites pièces au-dessus de la rue Sault-au-Matelot, à l’endroit même où l’on voit aujourd’hui la grande batterie.