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charles et éva — la retraite

été terrible, c’est vrai ; mais qui en est la cause ?… Mais je reviens aux raisons qui m’ont déterminé à vous amener avec nous. Que seriez-vous devenue si je vous avais laissée seule dans le bourg incendié ? Vous seriez maintenant la proie de quelque grossier soldat, de l’Aigle-Noir peut-être, qui, depuis notre départ de Schenectady… mais voyez ce qui vous regarde en ce moment.

Éva ayant levé les yeux, qu’elle tenait baissés depuis le commencement de l’entretien, aperçut à quelques pas d’elle le chef huron qui la dévorait du regard.

Quand l’Indien vit qu’on l’examinait, il s’esquiva.

— Mon Dieu ! que cet homme me fait peur ! s’écria la jeune fille, qui ne put s’empêcher de frissonner.

— Ne craignez rien, mademoiselle, fit Charles ; tant que mon vieux Thomas et moi serons à vos côtés pour vous défendre, vous n’aurez rien à redouter de la part de cet homme. Mais je continue d’expliquer ma conduite, afin qu’il ne vous reste aucun soupçon odieux sur ma manière d’agir à votre égard. Que vous serait-il arrivé en supposant que vous eussiez pu échapper à