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préface

de l’ouest, qui conduisent chaque année de riches convois de pelleteries à Montréal, sont tentés d’abandonner la France pour s’allier aux Iroquois eux-mêmes et aux Anglais. Ils ont entamé des négociations tout de suite. La défection gagne les tribus l’une après l’autre. La Nouvelle-France frappée à mort, semble-t-il, est sur le point d’être entourée de tribus indiennes hostiles et d’Anglais prêts à attaquer. Surpris par ce désastre imprévu, le gouverneur Denonville s’était affolé, n’avait su quelles mesures prendre pour refouler l’Iroquois chez lui et pour conserver la fidélité des Indiens alliés.

Dès son arrivée à Québec, Frontenac a saisi dans sa poigne dure la barre de ce navire qui sombre. Il a couru à Montréal, a réorganisé les régiments, les Iroquois chrétiens. Il a délivré l’île de la crainte du massacre. Tout de suite, il a remis de l’ordre, du courage et de l’allant partout.

Cependant, pour tenir les Iroquois en respect, pour redonner du prestige à la Nouvelle-France, pour empêcher les défections, il fallait des coups d’éclat. Frontenac eut tout de suite l’idée de passer de