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nombre inférieur, leur position était cependant, pour le moment, plus avantageuse que celle des Canadiens. Derrière les murailles où les coups de ces derniers ne pouvaient les atteindre, ils faisaient pleuvoir sur eux une grêle de projectiles de toutes sortes. Les assiégés s’étaient retranchés dans le second étage, les volets en fer du premier étant hermétiquement clos avec des barres de même métal ; tandis que l’unique porte de chêne qui fermait l’entrée de la maison était solidement verrouillée et barricadée.

Les assiégeants étaient ainsi exposés au feu de leurs ennemis, sans pouvoir les atteindre, depuis près d’un quart d’heure, quand un cri de triomphe, poussé par ceux qui étaient près de la porte, annonça qu’elle venait de céder. Au même instant, une seconde exclamation joyeuse qui venait d’en arrière fit tourner la tête aux assaillants. C’était un Canadien qui apportait une échelle.

— Arrêtez un instant, cria M. de Mantet d’une voix qui fut entendue de tous. Que les vingt meilleurs tireurs s’approchent, continua-t-il sur un ton moins élevé. Bien, mes gars ! soyez prêts à faire feu quand