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arrêté, M. de Sainte-Hélène poussa un cri assez prolongé. Ce signal, que toute personne inattentive eût confondu avec les sifflements du vent, fut entendu de M. de Mantet, qui pénétra aussitôt dans la place tandis que l’autre détachement exécutait de son côté la même manœuvre.

Celui des habitants du bourg auquel il aurait été donné de voir en ce moment les assaillants, aurait cru être le jouet d’un songe affreux.

En effet, il devait être effrayant à voir ces hommes se glissant silencieusement dans les rues comme des fantômes et tout couverts de frimas. On aurait dit une légion d’esprits des ténèbres faisant une ronde nocturne.

L’ouragan qui redoublait de force et semblait par là favoriser singulièrement les Canadiens, couvrait le bruit de leurs pas et de leurs armes.

Quand le dernier homme du détachement de M. de Mantet eut dépassé la porte, celui-ci commanda la halte. Au même instant un cri, moins fort que le premier et plus rapproché, se fit entendre à l’autre bout de la