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charles et éva

que histoire de revenant qui, jointe à cette musique ennuyeuse que nous fait le vent, vous cause de vaines frayeurs. Allons, laissez-moi ce livre et couchez-vous promptement. Le sommeil va bientôt tout dissiper cela.

Éva se rendit à l’avis de sa ménagère et, quelques instants après, elle avait gagné son lit.

Mais son sommeil fut troublé par les rêves les plus bizarres et les plus fatigants. Des hommes à figures effroyables dansaient devant elle. Elle essayait de se dérober à leurs mains rougies de sang qui cherchaient à la saisir. Puis, ces spectres, se tenant tous par la main, commençaient autour d’elle une horrible danse ronde. Leurs rires de démons, leurs regards de feu, leurs mains sanglantes la poursuivaient partout où elle essayait de se réfugier.

Elle parvenait, dans son rêve, à ouvrir une fenêtre ; mais à peine se penchait-elle pour s’élancer au dehors, qu’un des hideux fantômes la saisissait par les cheveux et la rejetait au milieu de l’horrible cercle qui recommençait à tourner avec une vélocité diabolique.