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m. de mantet est forcé…

— Mes frères blancs savent, répondit le chef, que la nation huronne a toujours été l’alliée fidèle des visages pâles du Canada. Que mon frère ne croie donc point que c’est lâcheté ou trahison si nous trouvons téméraire d’aller attaquer la ville contre laquelle il veut nous conduire. Si nous désapprouvons aujourd’hui ce que nous trouvions bon il y a quelques jours encore, c’est que nous savons aujourd’hui des choses que nous ignorions alors. La fatigue diminue les forces, et l’ardeur s’en va quand vient la faiblesse. Or, mon frère a dû remarquer que les hommes de notre parti de guerre sont épuisés par la fatigue. Comment donc oser s’attaquer à plusieurs mille hommes avec un petit nombre de guerriers dont les membres sont épuisés par les privations de tout genre que nous avons éprouvées durant notre marche à travers les grands bois ?

— Vous nous abandonnez donc ? s’écria-t-il.

— Mon frère se trompe encore. Seulement, nous pensons qu’il vaut mieux nous contenter d’attaquer la bourgade dont nous apercevons d’ici les lumières. Nous l’enva-