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CONCLUSION

La nature se réveillait du long engourdissement de l’hiver, et les eaux du St-Laurent coulaient claires, limpides et débarrassées de leur lourd fardeau de glace, entre leurs rives où le soleil bienfaisant de mai faisait croître et reverdir le feuillage des arbres qui déjà leur prêtait un doux ombrage. Les hôtes ailés des forêts, joyeux de voir revenir les beaux jours, gazouillaient sous la feuillée et saluaient le printemps par de longs chants d’amour. Les colons laissaient leurs demeures pour ensemencer leurs champs si fertiles alors, et les arbres séculaires des vieilles forêts canadiennes s’abattaient sous les coups répétés de la hache du pionnier reculant ainsi, peu à peu, les limites de la nature inculte et sauvage des grands bois qui couvraient, presque partout encore, les bords silencieux du St-Laurent.

Le jour était sur son déclin comme plusieurs personnes étaient rassemblées sur le rivage de l’extrémité Nord-Est de l’île de Montréal. Une vingtaine de légers canots d’écorce se balançaient doucement près de