clairsemées disparaissaient par degrés dans l’ombre.
Malgré l’heure avancée, deux voyageurs attardés venaient de se faire ouvrir l’une des portes des palissades qui entouraient la ville naissante et la protégeaient contre les attaques des sauvages.
Tous deux faisaient partie d’une troupe de trente hommes armés qui arrivaient de Québec et des Trois-Rivières et les suivaient quelques milles en arrière.
Le premier des arrivants, qui était de moyenne taille, était un tout jeune homme, à en juger par sa démarche vive et hardie et son pas rapide. La capote de buffle qu’il portait, tout en entravant un peu ses mouvements, n’empêchait cependant pas de reconnaître à ses allures l’homme bien-né, le gentilhomme en un mot.
Des cheveux bruns et abondants couronnent un front haut sous lequel brillent des yeux noirs pleins de feu et d’intelligence. Les lèvres, qui dénotent une noble fierté, sont surmontées d’une légère moustache encore dans l’enfance. La franchise, la grandeur d’âme et l’audace se lisent sur sa figure. Il peut avoir vingt et un ans. À son côté