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charles et éva

voit de nos jours, avaient pu s’immiscer dans leurs affaires. En effet, que de brouilles causées entre les jeunes amoureux d’aujourd’hui, par les inquisitions malveillantes, les insinuations hypocrites et les faux rapports de ces commères qui semblent n’avoir d’autre but et d’autres instincts que de semer la discorde dans leur quartier, et de troubler chez les autres un amour qu’elles n’ont jamais ressenti peut-être, qu’elles ont perdu sans retour ou qu’elles désespèrent de pouvoir jamais rencontrer pour elles-mêmes. Mais vous allez me dire que je fais de l’histoire par trop contemporaine, et, que l’an dix-huit cent soixante et six, dont je parle, n’est pas le même que seize cent quatre vingt-dix dont je devais parler. C’est vrai !

Charles trouvait donc chez la jeune fille tout ce qu’il pouvait désirer en fait de qualités, et, celui-là de son côté, n’avait rien qui pût empêcher Éva de rendre amour pour amour à celui qui s’était fait son protecteur. Éva était Française d’origine, de cœur et de religion, elle était orpheline, aucun de ses parents n’avait été enveloppé dans le massacre des habitants de Schenectady puisqu’elle était seule de sa famille