pointement, le désespoir de tous, lorsqu’on vit les quatre chasseurs rentrer au camp la consternation sur la figure, jeter à terre leurs armes devenues inutiles et se coucher à côté sans rien dire.
Il fallait pourtant faire du feu pour la nuit, mais personne ne paraissait s’en occuper, Charles était à bout de forces comme les autres ; mais la responsabilité du commandement lui donnant plus d’énergie, il s’en fut trouver l’un des plus robustes qui était couché sur la neige, en lui demandant de l’aider à ramasser du bois pour la nuit. Ce dernier se leva sur son séant et le regardant d’un œil vitreux :
— Monsieur Dupuis, lui dit-il, laissez-moi donc mourir tranquille ?
— Vous souffrez, mon ami ?
— Ça n’est pas difficile à voir !
— Et moi, reprit Charles d’une voix plutôt triste que sévère, pensez-vous que je n’éprouve rien et que la faim n’a aucune prise sur moi… ?
Celui auquel il s’adressait ne répondit rien, mais se levant comme un automate, il suivit machinalement son officier. Et tous deux, après bien des fatigues, sans pronon-