nier d’entre eux eût disparu derrière les arbres de la forêt.
Nous laisserons M. de Mantet et sa troupe pour nous occuper de celle à la tête de laquelle se trouve Charles Dupuis, le héros de ce récit.
Comme plusieurs des blessés avaient besoin d’un repos immédiat, et que quelques-uns même n’avaient que peu d’heures à vivre, le départ du second détachement fut remis au jour suivant.
Deux Canadiens et un Huron blessés moururent dans la journée.
Quand la nuit fut venue, on inhuma l’Aigle-Noir et les trois autres morts.
Il n’était guère attrayant pour les pauvres invalides d’assister à ces lugubres funérailles accomplies à la pâle clarté de la lune, qui se faisait jour à travers les branches des arbres. Comme on n’échangeait pas un seul mot, celui qui, placé à quelque distance, aurait entrevu tout à coup cette scène nocturne, aurait cru avoir devant les yeux une légion d’esprits des ténèbres occupés à quelque machination infernale.
Éva, qui était restée avec le détachement de Charles, contemplait ce tableau d’un air